Des manifestes
À propos des manifestes.Adrienne AlixAdrienne Alix : « Je pense qu’il est important d’avoir des textes auxquels se référer pour construire une culture commune et un cadre où chacun puisse s’exprimer à partir du même référentiel. Par exemple les libertés du logiciel libre décrites dans les conférences de Richard Stallman constituent pour moi un corpus de références qui permet de fixer des idées.
Émeline BruléJe suis une grande admiratrice des utopies et j’aime beaucoup les lire.
À partir du moment où l’on fait un manifeste, on met en place uns système, qui s’inscrit dans une tradition, et qui peut très rapidement s’éloigner de l’esprit de base. À propos des manifestes, la dernière fois que l’on m’a demandé d’en faire un, j’ai fait un manifeste auto-généré, qui disait une phrase et son contraire de manière aléatoire. La question portait sur le statut du designer graphique. Au travers cet objet, mon intention était d’interroger la pertinence des lois et des codes que l’on met en place. Il s’agissait de proposer un manifeste dont le statut serait celui d’une base de réflexion plutôt que de grandes théories à appliquer. Mathieu Coste
L’écriture d’un manifeste ne me parle pas, et me parait plutôt être une sorte de cache d’intention déclarative sans garantie d’action. En revanche, je trouve plus intéressant de penser un manifeste et un code social. L’enjeu est se savoir comment on s’organise autour de ce manifeste.
Sarah GarcinAnne-Sophie NovelL’objet manifeste est nécessaire. Il est utile pour donner vie à quelque chose. Mais à titre personnel, dans les sphères qui sont les miennes, j’ai vu beaucoup de manifestes et j’éprouve aujourd’hui un sentiment de lassitude. On fait aussi beaucoup d’événements où l’on parle et l’on s’exprime, et je ressens de plus en plus le besoin de passer à l’action. Je ne sais pas si cela tient de ma position de journaliste, d’observatrice et de conteuse de ce monde qui change, ou si c’est le fait de constater qu’il y a aujourd’hui des conférences, auxquelles j’assiste, qui auraient pu avoir lieu il y a six ou sept ans, voire dix ans, et que malgré cela la situation n’a finalement pas vraiment changé.
Bien que le temps soit toujours plus long, ce changement est nécessaire.
Un manifeste peut réunir, massifier, donner vie. Mais si l’on en fait trop, cela ne sert plus à rien. J’observe, dans les communauté au sein desquelles j’évolue aujourd’hui, ce désir de se mettre en commun, de confronter les expériences. On voit d’un coté des économistes atterrés, des conspirateurs positifs, des colibris. Autant de communautés très riches et diverses qui ont envie d’agir ensemble pour aller plus loin.
Vincent CalameRégulièrement, le site candidats.fr est réactivé et propose aux futurs élus de signer un texte de défense et de promotion du logiciel libre. C’est un bon exemple de lien entre l’écosystème du libre et les collectivités publiques. Ce manifeste est rédigé de sorte qu’il soit assez clair sur ce que peut être l’engagement d’un élu en faveur d’un logiciel libre. C’est aussi une manière de montrer que la communauté du logiciel libre ne concerne pas que les codeurs.
Ce texte est donc important.
Il y a de petites victoire. Il y a un an, il y a eu des circulaires du premier ministre sur le logiciel libre dans les administrations. C’est le genre de texte qui est assez utilisé pour la promotion du logiciel libre. Frank AdebiayeArmel Le Coz |