Le 20 janvier 2020 se tenait au Théâtre de l’Odéon à Paris un débat intitulé Où atterrir ? réunissant Bruno Latour, Pierre Charbonnier et Emanuele Coccia, philosophes, et Frédérique Aït-Touati, metteuse en scène. Ce débat était animé par Camille Louis.
Frédérique Aït-Touati, Bruno Latour, Camille Louis, Pierre Charbonnier et Emanuele Coccia. Théâtre de l’Odéon. 20 janvier 2020. CC BY Sylvia Fredriksson
« Le climat est détraqué », constate Astrov dans Oncle Vania. Philosophe et sociologue des sciences, Bruno Latour interroge depuis une quinzaine d’années les conséquences philosophiques et politiques de la mutation planétaire en cours, causée par l’entrée dans le « nouveau régime climatique ». Parce que l’urgence écologique modifie profondément notre rapport au monde, ce sont l’ensemble de nos conditions d’existence et de subsistance qu’il faut repenser.
Bruno Latour était l’invité de l’Odéon-Théâtre de l’Europe pour une soirée consacrée à sa pensée et aux multiples champs dans laquelle elle se déploie, de la philosophie politique à l’histoire, de l’anthropologie au théâtre. Comment réagir, collectivement et intimement, au bouleversement en cours de notre rapport au monde ? Comment en est-on arrivés à la catastrophe climatique annoncée ?
Bruno Latour Né à Beaune en 1947, il est sociologue, anthropologue et philosophe des sciences. Ses travaux lui ont valu en 2013 la plus haute distinction en sciences sociales, le prix Holberg. Professeur à Science Po, il s’est intéressé à la sociologie des sciences et aux processus de recherche scientifique, à la dynamique des innovations et à la philosophie des techniques qui en découlent, ou encore à l’anthropologie philosophique et à l’écologie politique, avec Politiques de la Nature, et plus récemment Face à Gaia et Où atterrir ? Il est par ailleurs le commissaire de plusieurs expositions : Iconoclash, Making Things Public, Reset Modernity ! et prochainement Critical Zones, qui ouvre au ZKM à Karlsruhe au printemps. Il a longtemps enseigné dans des écoles d’ingénieur, le CNAM d’abord, puis l’École des Mines où il avait rejoint le Centre de sociologie de l’innovation en 1982. Depuis septembre 2006, il est professeur à Sciences Po, où il a créé le Médialab et l’Ecole d’expérimentation en arts politiques SPEAP.
