[ #LessigParis ] Lawrence Lessig : money & politics
Le 2 avril 2015, Le Tank accueillait Lawrence Lessig, “Captain Pirate 2.0”, introduit par Flore Vasseur, animatrice de l’échange et réalisatrice du documentaire « La Rébellion du Professeur de Harvard » diffusé par ARTE. Square TEDStories. Larry Lessig : la rébellion du professeur de HarvardUn film de Flore Vasseur. Source : Arte.tv « Qui gouverne ? Comment préserver l’intérêt général quand, partout, l’argent semble remplacer le vote ? Larry Lessig dénonce sans relâche l’emprise des intérêts privés sur la démocratie américaine. Professeur de droit et d’éthique à Harvard, conseiller d’Obama en 2008, il connaît tous les rouages de Washington. Il a décidé de se rebeller pour sauver l’intérêt général. » Extrait de la présentation du film de Flore Vasseur. Source : Arte.tv Extraits du compte-rendu de la rencontre, par Le Tank« Lawrence Lessig mène depuis 8 ans un combat contre ce qui est reconnu comme la source de toutes frustrations des américains envers la politique actuelle : l’argent en politique. Pour cela, il a lancé le Mayday Pac, un Superpac pour contrer tous les autres Pacs. Un Pac qui utilise le langage des capitalistes pour bien se faire comprendre. Pour Lessig, tout combat, toute mobilisation doit montrer la puissance du lobby citoyen et rendre probable le succès qu’une prise de position réformatrice sur un sujet de fond peut avoir en politique. Par ce biais, on parvient à mettre fin, voire à rendre inactives des vicissitudes du système. La mobilisation d’Aaron Swartz contre les lois SOPA fait figure d’exemple phare. En effet la Federal Communications Commission (FCC) s’est enfin décidée à faire passer une règle décisive en matière de neutralité du net. C’est donc bien là que réside toute campagne de mobilisation : prouver que le sujet est porteur politiquement et encourager le lobbying citoyen? Pour y arriver, rien de tel que le net.
Pour Lessig, il faut prendre ces combats en ligne comme des campagnes Kickstarter de la politique : il faut utiliser tous les outils que nous avons à disposition pour créer de l’émulation. C’est ce que Gandhi a réussi à faire pour sa marche du sel : s’il n’avait pas le pouvoir médiatique, il avait le pouvoir du “tweet”, du bruit qui court qui se répand et galvanise les foules.
Car en effet, il faut trouver les moyens de mobiliser au-delà des cercles médiatiques traditionnels. Les médias n’anticipent pas, c’est la base des internautes qui aura toujours le pouvoir de faire foule et de se mobiliser pour un sujet, comme l’illustre si bien l’émotion qu’a suivi la mort d’Aaron Swartz. C’est donc de cette “alternative culture of information” dont nous avons besoin. Nous en avons besoin dans l’espace d’expression que nous offre un internet où la neutralité dépasse les intérêts des plus grands capitalistes. Nous en avons besoin pour construire nos démocraties et expérimenter des nouveaux moyens d’exercer notre démocratie représentative, comme c’est le cas dans la démocratie liquide dont le Parti Pirate fait l’expérience en Allemagne. A chaque pays ensuite de s’en servir de façon adaptée pour les plus grands combats et contre les plus grandes injustices. Liquid Democracy. Source : Spiegel Et maintenant ? Et la France ? Comme Lessig nous l’enseigne, il n’y a pas UNE manière de faire, mais bien DES manières de faire en fonction de ce qu’est la corruption dans chaque pays. Porter une pancarte, marcher, hacker… tous les moyens sont bons pour pointer un problème et le rendre audible par les décideurs politiques. Nous nous devons de nous poser la question et nous nous devons d’attirer davantage de lumière sur ces combats, à commencer par la lutte contre l’argent en politique. » |