Séminaire Commun(s) et territoire(s). Entre spatialité des communs et communalisation des territoires. Lyon. 19 juin 2018

Compte-rendu du Séminaire « Commun(s) et territoire(s). Entre spatialité des communs et communalisation des territoires » de l’Axe Etudes urbaines UMR Triangle, en collaboration avec le LAURE de l’UMR Environnement, Ville, Société, soutenu par l’École urbaine de Lyon et le LabEX Intelligences des Mondes Urbains, qui s’est tenu le 19 juin 2018 à l’IEP de Lyon.

Ce séminaire réunissait collectifs et chercheur.e.s autour de deux questions d’entrée. La première partie était consacrée à la géographie des communs et à leurs effets spatialisés[11], et la seconde partie aux représentations et imaginaires du politique (sans les limiter au seuls liens à l’action publique)[12]. Huit collectifs particulièrement investis dans l’action spatiale ont dialogué en tables rondes avec six chercheur.e.s en géographie, sociologie, économie et sciences politiques, ainsi qu’avec des étudiant.e.s de différents horizons disciplinaires de master de Lyon et de Saint-Étienne.

Organisateurs : Guillaume Faburel (Université Lyon 2, UMR Triangle, Ecole urbaine de Lyon) ; Claire Brossaud (UMR EVS, Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Lyon)

Documentation : Prise de note collective du séminaire, Intervention de la Myne

Présentation du Séminaire

Les notions de commun et bien commun s’avèrent particulièrement mobilisées depuis plusieurs années dans différents domaines de l’action collective[1], ainsi que, plus récemment, dans celui de la recherche scientifique[2] et dans les métiers de l’action territoriale[3]. Par cette effervescence, ces notions se sont particulièrement imposées comme un prisme d’analyse d’initiatives foisonnantes plus ou moins militantes (habitats ou jardins partagés, monnaies locales, fermes sociales, ressourceries, boîtes à partage…). Une diversité de thèmes sont investis (économie, agriculture, mobilités, habitat…), de même que d’outils (numérique, communication non violente, éducation populaire…) et d’échelles impliquées (du logement aux enjeux supranationaux, en passant par des initiatives de quartiers voire des réflexions métropolitaines). Ces actions signeraient une particularité des notions de commun et de bien commun : des expérimentations pratiques, des usages collectifs de ressources, une auto-organisation des interventions…

Chercher ce qui fait commun dans la diversité des thèmes, outils et échelles des communs et biens communs…

Toutefois, le questionnement sur le rôle des espaces et lieux de construction et de réalisation de ces communs demeure globalement un impensé des réflexions du moment : assemblée des communs à Lille, Toulouse, Brest ou Rennes[4]… ; plateforme de type wiki[5], media web indépendant[6], radio indépendante[7]… ; voire dans la mise en réseau des actions (réseau francophone des Biens communs[8], Communecter, Lyon en commun…). Si ce sujet Commun(s) et territoire(s) apparaît de prime abord premier[9], et s’il différencie en théorie fondamentalement les communs d’autres alternatives[10]… en quoi les espaces, à la fois comme milieux creuset et imaginaires politiques, participent-ils à ce jour d’une telle revendication de communs ? En pleine actualité militante sur les mobilisations autour de l’habiter (ex : zones d’autonomie temporaire), il apparaît que de tels liens ne sont que rarement explicités.

Les espaces et lieux de construction et de réalisation des communs : un impensé pourtant porteur d’imaginaires politiques

Depuis les catégories usuelles de l’action publique jusqu’aux nouvelles formes de communalités périphériques, entre réinvestissement des places urbaines et zones à défendre post-urbaines, peut-on réellement parler de « communs territoriaux » ?

[1] Ex : Manifeste pour la récupération des Biens Communs, 2009.

[2] Cornu-Volatron M., Orsi F., Rochfeld J. (dir.), 2017, Dictionnaire des biens communs, PUF, Collection Quadrige, 1 248 p. ; Nicolas-Le Strat, P., 2016, Le travail du commun, Editions du Commun ; Premières journées du réseau des territorialistes La construction des communs territoriaux : biorégion urbaine vs métropolisation. L’enjeu de la construction démocratique des savoirs, Lyon, 23 et 24 mars 2016 (UMR Triangle) ; Faire la ville en (biens) commun, Lyon, 10 octobre 2015 (Ecole nationale supérieure d’Architecture de Lyon)…

[3] Ex : rencontre annuelle 2014 de la FNAU portant sur « La recherche du bien commun territorial ».

[4] http://assembleedescommuns.org/

[5] http://wiki.lescommuns.org/wiki/Mouvement_des_Communs

[6] http://www.les-communs-dabord.org

[7] https://ensemble.libre-a-toi.org

[8] http://bienscommuns.org/

[9] Ostrom désigne les communs comme un mode de gouvernement d’une ressource territorialisée selon des règles définies par une communauté localisée.

[10] Comme le bitcoin qui est une monnaie complémentaire gérée comme un bien privé à visée principalement spéculative (Rapport Magnen et Fourel, 2015, D’autres monnaies pour une nouvelle prospérité), à l’inverse d’une monnaie locale qui fédère et organise les énergies communautaires autour d’un projet territorial partagé.

[11] Quel est l’ancrage spatial des communs, quels rapports entretiennent-ils aux lieux dans leurs émergences (ressources territoriales, mobilisation actorielle, mise en réseaux…) et dans leurs effets localisés ? Dans leurs constructions et dans leurs réalisations ?…

[12] Comment les communs se positionnent-ils par rapport à la recomposition des dynamiques territoriales et de leurs mises en débat (rupture territoriale des marges, soutien à une lutte locale, reconquête des friches…) ? Et surtout, selon quels imaginaires et représentations de ce qui fait à ce jour démocratie et plus largement politique ?

Compte-rendu

Introduction (G. Faburel, C. Brossaud)

La géographie des communs et ses espaces

Table ronde avec Jérôme Blanc (économie, UMR Triangle), Claire Brossaud (sociologie, UMR EVS), Julien Derbey (Collectif Pourquoi pas), Martin Durigneux (Association Anciela), Laurie Guyot (Collectif Carton Plein), La Myne, Olivier Soubeyran (géographie, UMR PACTE)

Les communs territoriaux et leurs représentations/imaginaires du politique

Table ronde avec Fabien Bressan (Labo Cités – CRDSU), Sylvaine Bulle (anthropologie, Laboratoire Théories du politique), Guillaume Faburel (géographie et sciences politiques, UMR Triangle), Michel Lussault (géographie, UMR EVS), Alexandre Malfait et Pierre Simonin (Atelier Bivouac), Richard Pereira (Ecole supérieure d’Art et Design de Valenciennes), Daphné Vialan (Communauté de l’Arche).

Intervention de Daphné Vialan (Communauté de l’Arche) :

Intervention de Richard Pereira (Ecole supérieure d’Art et Design de Valenciennes) :

Intervention de Guillaume Faburel (géographie et sciences politiques, UMR Triangle) :

Intervention de Michel Lussault (géographie, UMR EVS) :

Intervention de Sylvaine Bulle (anthropologie, Laboratoire Théories du politique) :

Synthèse et perspectives

Mathilde Girault (UMR Triangle), Lucie Lerbet (UMR Triangle), Claire Brossaud (UMR EVS), Guillaume Faburel (UMR Triangle)

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