Marine Seemuller

By admin / 5 décembre 2014 / commoners, interviews / No Comments

Entretien avec Marine Seemuller, réalisé le 5 décembre 2014 à Orsay (91). Marine Seemuller est chargée de projet à la Direction de l’Aménagement de l’Établissement public de Paris-Saclay, en charge du suivi du Concours Europan 13.

Le territoire de Paris-Saclay

Paris-Saclay est un territoire étendu qui comprend 4 communautés d’agglomérations et plus de 48 communes. Pour ma part, mes activités sont en majorité dédiées au campus urbain, c’est-à-dire à la frange sud du Plateau de Saclay.

Paris-Saclay représente aujourd’hui une ville hybride dans laquelle d’implantent des établissements d’enseignement supérieur.

C’est un ensemble qui comprend le plateau mais aussi l’université située dans la vallée. Ce campus urbain n’a de sens que dans une vision qui inclue la vallée, où travaillent 10 000 étudiants, et qui représente un véritable moteur.

Europan 13

Perspectives du concours Europan 13

Europan13. Saclay. Reversing the Grid

Maia Tüür et Yoann Dupouy

Europan13. Saclay. Concentrer/Morceler

Suzanne Jubert

Europan13. Saclay. Lieu(x) de négociation

Collectif George : Yvan Okotnikoff, Aurelien Delchet, Thibault Barbier.

Programmation urbaine du Plateau de Saclay

Sur le plateau, aujourd’hui, il y a deux ZAC. La ZAC du Plateau de Polytechnique, à l’est, et la ZAC du Moulon, à l’ouest de la N118.

Le projet urbain couvre 870 000 m2, réparti de la manière suivante :
– 1/3 d’établissements d’enseignement supérieur. L’enjeu principal de Paris-Sclay de faire venir des établissements d’enseignement supérieur.
– 1/3 de logements, qui concerne d’une part les étudiants, du fait des nouveaux besoins créés par l’arrivée des établissements d’enseignement supérieur, et pour les familles, d’autre part, ce qui permet de garantir que le quartier soit vraiment un quartier urbain vivant tout au long de l’année et pas seulement au rythme universitaire. Cela permet de faire vivre des commerces, de la restauration et de créer des lieux animés.
– 1/3 concerne le développement économique, puisque tout le projet de Paris Saclay est de rassembler au maximum tous les établissements d’enseignement supérieur dans la dynamique du développement économique et de créer un maximum de porosité entre ces deux mondes.

Programmation urbaine de la vallée

Nous sommes plus en amont de la réflexion concernant le territoire de la vallée.

Dans ce contexte, l’idée est de voir comment cette université, qui est constituée dans la vallée, peut intégrer des composantes plus urbaines, issues de la ville, c’est-à-dire Bures-sur-Yvette, Orsay. Il s’agit de voir comment il peut y avoir une frontière plus floue entre le monde universitaire et la ville.

Caractéristiques de la vallée

Le site de la vallée est d’abord un site naturel incroyable et atypique. C’est une donnée d’entrée majeure pour nous. Par ailleurs, aujourd’hui, le site de l’université est constitué de bâtiments pour l’enseignement, d’équipements sportifs adressés aux étudiants, de restaurants et de logements universitaires.
Ce site existe depuis les années 60 et il n’y a eu que très peu de restructurations depuis sa construction. Les bâtiments sont à l’heure d’aujourd’hui relativement vétustes. Il y aurait véritablement besoin d’une intervention sur le bâti pour le réhabiliter.

Avec l’arrivée du projet Paris-Saclay et ses ambitions de campus urbain, un certain nombre d’activités de l’université sont amenées à monter sur le plateau. Cela représente environ 1/4 des activités actuelles, ce qui a des conséquences directes sur les bâtiments dans la vallée. Ceux-ci vont être vidés de leurs usages, et de fait, se pose la question de leur devenir. Que ces bâtiments deviennent-ils ? Les laisse-t-on à l’abandon ? Que peut-on mettre à l’intérieur ? Est-ce que c’est de l’enseignement, est-ce que c’est autre chose ? C’est là que la porte est ouverte. Il s’agit de réfléchir sur comment se saisir de l’opportunité de ces déménagements pour engager de nouvelles réflexions sur l’organisation de l’université dans la vallée.

C’est dans cette dynamique là qu’a été lancé Europan.

Vallée. Perspectives

C’est un lieu atypique et complexe, ou il est parfois difficile de se repérer. Le site est composé de petites rues. Les noms des bâtiments correspondent à des numéros donnés par la topographie du site. Il faut être initié pour ne pas s’y perdre. C’est à la fois une force et une faiblesse du site.

Ce qui est dommage, c’est que ce site est à proximité directe de la ville, et pourtant on sent qu’il n’y a que peu d’échanges entre les deux, et que ces mondes sont différents. C’est ce lien avec la ville qu’il serait vraiment intéressant de développer. C’est tout de même un lieu où circulent 10 000 étudiants, et cela ne se voit absolument pas.

Projets en cours

Aménagement urbain

Échelle urbaine

Mutualisation

Hybridité

Comment faire des bâtiments plus hybrides ? Comment dans le tissu urbain peut-il faire se côtoyer différentes typologies de logements, des commerces ? Ce sont ces mixités qui sont à créer, et qui sont parfois compliquées d’un point de vue montage.

Sérendipité

Comment un lieu peut-il accueillir les activités les plus animées et les plus ouvertes sur l’espace public ?

D’un point de vue architectural, il s’agit de créer du lien, de la rencontre là où on ne l’attend pas, de la sérendipité.

Comment les espaces publics, de part leur localisation, leur taille et leur programmation, sont-ils à même d’accueillir les différents usagers ? Comment, quand j’aménage un parc, j’accueille aussi bien les étudiants du campus que les enfants qui sortent de l’école et qui vont jouer avant de rentrer faire leurs devoirs ? Ce sont ces rencontres-là qui sont à prévoir, tout en ayant en tête que l’on ne peut pas tout mixer non plus. Il faut équilibrer cette mixité.