Une assemblée des communs est un concept proposé par Michel Bauwens.
Michel Bauwens a proposé de construire des assemblées dans les territoires pour répondre au besoin d’identifier les communs, de mieux les relier entre eux, de s’entraider, mais aussi pour créer des organes représentatifs du milieu des communs vis-à-vis de l’exterieur, des institutions et du marché.
L’objectif de ces assemblées est d’abord d’être un forum d’échanges d’expériences et de favoriser la rencontre des commoners. Elles souhaitent également promouvoir la mise en place d’une économie éthique qui pourrait créer des moyens de subsistance autour des communs. Elles essayent d’identifier et de développer les communs en les cartographiant et en créant du réseau.Source : L’émergence des Assemblées des Communs en France, Maïa Dereva, 2016.
L’émergence des Assemblées des Communs francophones
Les Assemblées des communs se fédèrent autour d’un wiki pour documenter et échanger leurs pratiques, d’un site internet pour communiquer vers l’extérieur, et de listes de diffusion pour échanger.
Extrait d’entretien avec Maïa Dereva enregistré le 6 décembre 2017 à Lyon, France.
À Lille, nous avons commencé il y a deux ans, et nous sommes, je dirais, les plus en avance sur l’expérimentation. Des Assemblées des communs commencent cependant peu à peu émerger à Toulouse, Grenoble, Marseille. Mais c’est vraiment tout nouveau.
Forcément, entre la théorie et la pratique, il va y avoir un ajustement. Nous allons créer ensemble les assemblées, et nous allons voir ce que cela donne. Ce qui est très intéressant, c’est de voir, en allant dans les autres villes, qu’une assemblée des communs ne peut être formatée. Chacune est très liée à l’histoire du territoire et aux acteurs déjà présents depuis longtemps. Cela va se tricoter.
La forme que va prendre l’assemblée des communs dépend du contexte dans lequel elle nait.
À Lille par exemple, l’aspect représentatif des assemblées des communs, tel qu’il a été pensé par Michel Bauwens, ne s’est pas du tout développé.
C’est-à-dire pas dans un sens politisé. Les acteurs des assemblées des communs lilloises sont en lien avec l’institution, mais pas de manière formelle. C’est un lien entre des personnes qui se crée. Par exemple, nous avons reçu une personne de la Région, une personne de la Métropole, des personnes qui sont à l’Assemblée nationale. Cependant ces liens ne sont pas formels.
Nous avons choisi de ne pas utiliser le mot lobbying. Nous préférons le terme influence. Mais nous ne représentons personne, et jamais une personne de l’assemblée des communs de Lille ne dira quelque chose au nom de l’assemblée.
Cela peut se construire dans le temps, peut-être plus tard. Mais pour l’instant ce n’est pas le cas du tout.
À titre personnel, je trouve que c’est une bonne façon de procéder. Si l’on institutionnalise trop, le risque est de rentrer dans des choses plus caricaturales, formelles et compliquées. Je trouve que nous sommes beaucoup plus efficaces en restant comme cela, en étant en lien avec des personnes ici ou là, en les sensibilisant. Par exemple, à Lille, les parlementaires qui sont venus ont fait l’atelier initiation aux communs. Est-ce que cela aurait été mieux de les recevoir de manière plus formelle ? Je ne pense pas. Ils sont venus, ils ont participé à l’atelier comme n’importe qui d’autre. Cela les a enrichi. et cela enrichira les institutions par effet rebond.
On passe par la petite porte, mais je pense que c’est efficace.
Qu’est-ce qu’un atelier de sensibilisation aux communs ?
À Lille, c’est un atelier qui a été mis en place de manière très spontanée par une des personnes qui étaient présente, et qui s’appelle Christian Dupuy. C’était son élan contributif. Christian a d’abord souhaité comprendre ce qu’était les communs. Il a énormément lu. Puis il a voulu transmettre et a proposé un atelier pour les personnes qui arrivent à l’assemblée sans rien connaître à tout cela. C’est devenu une forme d’institution. C’est-à-die que, maintenant, quelqu’un qui vient à l’assemblée dispose toujours de cet atelier si il ne sait pas comment s’insérer.
À Lille, au sein des assemblées des communs, l’atelier d’initiation aux communs est une forme d’accueil.
Christian a fait des diapositives. Au fur et à mesure, le discours s’est élagué. Il avait tellement lu des auteurs comme Dardot et Laval qu’il avait une vision très macro des communs. Petit à petit, il a affiné l’atelier pour que celui-ci soit plus adapté à une personne qui arrive. Puis les personnes posent des questions. Parfois aussi, cet atelier peut s’adapter aux personnes qui y participe. Je me souviens d’une personne qui avait participé et qui venait d’une AMAP. C’était alors posé la question, durant l’atelier, de savoir si une AMAP était un commun. Ils ont travaillé pendant un petit moment pour définir ce qu’était la ressource, la gouvernance, la communauté autour, etc.
Procéder de cette façon permet de s’approprier les idées de manière plus concrète. C’est une autre manière, plus ludique, d’aborder la question des communs.
Ce que l’on comprend, c’est que derrière l’idée d’assemblée des communs, il y a des ateliers? Fonctionnez-vous comme cela ?
Oui, c’est tout à fait ça. Il est vrai que le mot stigmergie est un mot valise pour désigner l’auto-organisation. Très concrètement, lors des assemblées des communs, une fois que l’on s’est dit bonjour et que l’on a partagé les nouvelles du réseau, chacun peut lancer un atelier sur le sujet qui l’intéresse.
En général, on essaie même de les annoncer en amont pour que les gens qui viennent sachent de quoi il retourne. N’importe qui peut s’inscrire et proposer une activité. Cela peut, par exemple, consister à travailler à la cartographie des communs, ou à la création de la chambre des communs et contribuer à l’économie des communs locaux. Tous les sujets sont abordés.
Je crois qu’en deux ans, nous avons connu environ 75 thèmes différents. La variété des thèmes proposés est liée à la créativité des personnes.
Les groupes d’atelier peuvent être constitués de deux personnes, comme de dix personnes. Certains ont plus de succès que d’autres. Mais peut importe. L’important est que tout le monde travaille sur ce qui l’intéresse.
Si je résume, la manière dont les assemblées des communs se sont mises en place à Lille ou dans sa région, c’est l’idée d’avoir des temps contributifs, qui peuvent être organisés par tous, et si possible dans une continuité temporelle et avec une certaine régularité.
Oui, tout à fait. Et c’est vrai que le mot assemblée est peut-être un peu trompeur à cet égard. C’est-à-dire que nous ne sommes pas en rond à discuter politique.
À Lille, nous sommes une assemblée de personnes qui travaillons ensemble.
L’objectif de l’Assemblée des communs est de relier les acteur des communs qui n’ont pas aujourd’hui d’espace où partager. Cela recouvre les gens qui font de l’agriculture et qui travaillent sur les semences paysannes comme ceux qui font du logiciel libre, qui travaillent sur la connaissance ouverte ou encore qui montent des espaces de travaillent ouverts qu’ils gèrent ensemble.
L’Assemblée des communs relie les individus. Elle leur permet de s’outiller ensemble, de développer leur propre infrastructure et de faire le lien avec l’institution publique.
Le rôle de l’assemblée est également de penser la Chambre des communs, une deuxième structure dédiée à gouverner, vis-à-vis des communs, l’argent qui vient du public comme du privé. La Chambre des communs a son fonctionnement propre, mais c’est bien l’Assemblée des communs qui va être en mesure de développer cette brique-là.
Au niveau de l’Assemblée des communs comme de la Chambre des communs, il y a plein de choses à faire. Mais le premier objectif est déjà de donner de l’espace pour travailler sur ces problématiques-là, et de favoriser la réplication.
Pour faciliter la réplication, d’une part, nous mettons à disposition les outils que nous utilisons. D’autre part, nous avons essayé de neutraliser ces outils. Par exemple, le wiki des communs se nommait auparavant le wiki de Lille.
Nous essayons de mettre de la neutralité dans ce que nous produisons pour encourager la réappropriation par d’autres territoires.
De même pour la Legal Service For Commons, structure juridique dont je parlais précédemment. Nous l’avons nommé la L1, c’est-à-dire qu’il peut y avoir une L2 si une deuxième structure se met en place à Lille, ou une ST1 si une structure similaire se monte à Saint-Étienne par exemple.
En synthèse, nous tendons à rendre nos productions très neutres et très copiables, et nous documentons autant que possible.
Nous avons de super documentateurs à Lille, qui, comme à Saint-Étienne, écrivent beaucoup.
Le principal canal qui rassemble la documentation des Assemblées des communs est le Wiki des communs.On y décrit ce qui se passe avec les assemblées des communs. Un tchat a été mis en place également.
Enfin, le site de l’Assemblé des communs de Lille est lui-même un CMS wordpress rélicable sur un hébergement mutualisé qui appartient à la structure dont je parlais tout à l’heure.
À Lille s’est donc déployé un ensemble de sites et d’outils numériques réplicables.
En présentiel, les rencontres régulières permettre de faire en sorte que cette dynamique et ces actions autour de la question des communs existent et se maintiennent dans le temps.
Ces réflexions sont propres aux communs, et un peu différentes des échanges que nous pouvons développer à Lille autour des Tiers-Lieux.
Les contributeurs
Aujourd’hui, le groupe de l’assemblée des communs de Lille est constitué d’un noyau dure de 15 à 20 personnes. Pour l’instant, ce n’est pas un réseau qui est censé devenir énorme. C’est un réseau qui doit vérifier que d’autres projets avancent, qui ont leur propre fonctionnement et leur propre autonomie. On ne sait pas trop ce que cela va devenir après.
Récemment, nous avons défini une charte que nous avons nommé Charte des pratiques.
La Charte des pratiques décrit ce que nous sommes actuellement. Ce n’est pas une charte des valeurs, ou de ce que nous pourrions devenir. Nous avançons en marchant, en fonction des vides que nous identifions et qu’il nous semblent important de combler sur la question des communs.
Les échanges existent entre les différentes Assemblées des communs francophones du fait que la documentation de se pratique sur les mêmes espaces numériques. Aussi, les actions des autres sont visibles par tous.
Nous sommes ainsi tous plus ou moins en lien. Il y a parfois des différences de nom entre les initiatives. Par exemple, à Lyon, l’initiative se nomme Fabrique des communs.
Mais finalement, c’est pareil. Peu importe le nom si les mêmes travaux sont menés.
Quelque soit le nom des différentes initiatives autour des communs, c’est leur mise en lien, leur identification et la reconnaissance collective qui compte.
Il y a plein de territoires où la question de mise en lien avec d’autres initiatives sur d’autres territoire se pose. De la même manière, beaucoup de territoires s’interrogent sur la manière de relier leurs lieux. On a des réseaux de tiers-lieux partout, des makerspaces, des fablabs.
À un moment donné, les gens qui font du commun se fédèrent de manière plus large parce que cela fait sens et que c’est un vrai outil pour faire avancer toutes les briques. Nous rencontrons tous à l’échelle de nos territoires les mêmes problématiques, que ce soit celui qui fait des semences à celui qui essaie de monter un lieu ou un logiciel. Nous avons souvent les mêmes enjeux de gouvernance.
Cette mise en lien va se faire au fur et à mesure. Il faut juste réussir à s’identifier. Tout comme dans le réseau des tiers-lieux, il y a des réseaux partout. Certains sont en coopératives, d’autres en collectifs très ouverts ou d’autres encore en collectifs plus structurés. Finalement nous avons tous le même rôle et il est extrêmement riche de réussir à se relier.
Les pratiques
À Lille, lorsque nous avons démarré, nous étions deux ou trois personnes. Puis de plus en plus de gens sont venus.
Nous avons mis en place des formats de rencontre privilégiant le faire.
On début, nous avons même un peu forcé les choses. Nous venions, et nous nous mettions en action au travers des ateliers et des espaces de contribution. Certains appelaient d’autres personnes pour qu’elles les rejoignent dans ces actions.
Cela n’a pas complètement marché.
Notre expérience nous a fait prendre conscience qu’il fallait d’une part un espace de discussion et d’autre part un espace pour avancer concrètement.
Nous avons mis en place des temps de discussion au travers par exemple un repas partagé régulier. Dans ce cadre, nous partageons les nouvelles. C’est assez calme et agréable.
Et développer des actions, nous testons des formats en étant très attentif à la configuration du lieu. Par exemple, si l’on aménage l’espace avec une table ronde, nous sommes sûrs que l’atelier va prendre la forme d’une discussion, alors que si nous disposons au préalable quelques tables de travail distinctes, avec un internet qui marche bien, nous savons que les gens vont se mettre en action. Et pour peu qu’il y ait un tableau blanc, où l’on peut commencer à noter ce que l’on va faire, cela nous autorise du coup à commencer à faire. En fait, on n’ose pas commencer à faire tout seul si on n’a pas préalablement commencé à indiquer aux gens ce que l’on est en train de faire, et que cette action fait sens par rapport au collectif.
Il y a un petit design à faire pour que l’Assemblée des communs soit un temps de rencontre où l’on discute, moment essentiel mais qui doit néanmoins s’articuler à l’action pour pérenniser la communauté.
Extrait d’entretien avec Anne-Sophie Olmos, Conseillère municipale en charge du Contrôle de gestion et de la Commande Publique à la Ville de Grenoble, enregistré le 25 juillet 2017 à Grenoble, France.
Pour raconter le genèse des Assemblées des communs à Grenoble, je commencerais par décrire ma propre expérience. Tout à commencer lorsque j’ai lu l’ouvrage Sauver le monde : vers une économie post-capitaliste avec le peer-to-peer (1) de Michel Bauwens.
Je me suis dit qu’on entendait de plus en plus parler de communs, que la notion de communs commençait à être familière pour le plus grand nombre. Mais j’avais envie, au-delà de la notion de biens communs, de comprendre de quoi il retournait. Je me suis dcumentée, notamment en consultant les ressources en ligne sur les Assemblées des communs.
À mon niveau, en tant qu’élue en charge du contrôle de gestion et des modes de gestion, je me suis demandé ce que cela pouvait donner d’adapter le commun comme mode de gestion au secteur public.
J’ai eu envie de creuser cette question.
En parallèle des réflexions, je vivais tous les épisodes de Nuit Debout.
À Grenoble s’étaient constituées des assemblées sur les communs. Comme je travaillais sur le sujet, je me suis rendue à une assemblée. J’ai rencontré David Gabriel Bodinier, qui était en charge d’organiser cette assemblée lors de Nuit Debout.
Nous avons échangé sur la thématique des communs, et à partir de là, nous avons décidé de lancer une expérimentation autour des Assemblées des communs à Grenoble.
Au début, nous avons tout simplement invités des acteurs grenoblois et métropolitains à venir échanger sur les communs. Nous avons invité des gens qui, selon nous, étaient concernés par cette question même si cette notion de communs de leur était pas forcément familière.
Quelques mois plus tard, s’organisait à Grenoble la Biennale de Villes en transition. Nous avons pensé que c’était une occasion de mobiliser un petit groupe sur cette thématique des communs.
Après avoir réussi notre mobilisation d’acteurs, un noyau de personnes a monté une première Assemblée des communs pendant la Biennale de Villes en transition 2017.
Nous avons alors constitué quatre groupes dédiés à des thématiques spécifiques : les ressources naturelles, la connaissance et la culture, les communs urbains, le bien-être et à la santé.
Cette première rencontre a été un petit succès, réunissant un peu plus de cinquante personnes. Cela a bien fonctionné et trois des groupes sont très actifs encore aujourd’hui. Ils se rencontrent assez régulièrement, de manière autonome, et continuent à creuser les sujets qui ont été ciblés pendant la première Assemblée des communs.
Nous nous sommes donnés pour objectif de faire un événement réunissant tous ces groupes trois fois par an.
Entretien avec Michel Coudroy enregistré le 15 mars 2018 à Saint-Étienne, France.
Peut-on parler de Fabrique des communs à Saint-Étienne ? C’est peut-être un peu prématuré. En tout cas, nous avons tout de suite vu le lien entre le Collectif de la transition citoyenne, initiative née à Saint-Étienne il y a 4 ans, et l’intérêt de raisonner en termes de communs.
La réflexion mûrit progressivement. Si, dès début 2015, le thème des communs avait été lancé comme sujet du groupe de travail, c’est l’année dernière que celui-ci a réellement émergé comme étant un sujet important. Il a été admis, notamment avec le passage du CTC42 en gouvernance partagée, que parmi les cultures communes que devraient partager les membres du CTC42, il y a cette initiation à cette façon de fonctionner sur les principes des communs.
Le 14 janvier 2018, nous avons organisé à Saint-Étienne une première grande manifestation publique, et plus précisément une réunion / conférence / débat dans le cadre du partenariat du CTC42 avec le Cinéma Le Méliès. Celle-ci réunissait un certain nombre de personnes autour d’une initiation aux communs, sur la base d’un travail préparé par trois membres du collectif.
Il ne s’agissait pas d’en rester là. C’est pourquoi nous avons fait une séance d’approfondissement fin février 2018. De cette réunion est ressorti le projet de travailler sur quatre thèmes :
Le premier groupe s’est réuni autour du projet de conception d’une petite brochure de vulgarisation pour que chacun puisse convaincre les autres de l’intérêt de cette façon de raisonner.
Un second groupe a pour objectif de cartographier les initiatives qui relèvent des communs.
Pour développer les communs, les acteurs doivent mieux se connaître, et davantage se regarder les uns les autres. Cette meilleure connaissance des acteurs doit pouvoir permettre de se renvoyer la balle, c’est-à-dire de se faire travailler les uns des autres. Cette idée renvoie au mécanisme de Chambre des communs et d’Assemblée des communs, concepts développés par Michel Bauwens, et déjà expérimentés à Lille par exemple.Il s’agit de cartographier l’existant, c’est-à-dire de savoir qui fait quoi et à quel endroit, de manière à construire des synergies sur cette base.
Ensuite, au sein d’un autre groupe se met en place une réflexion plus globale, qui consiste à faire en sorte que l’action des membres du CTC42 relève, par sa forme, des communs (pratique du commoning), en adoptant des méthodes qui leur permettent de se regrouper, de contribuer et de faire naître d’autres structures dans la même mouvance.
Enfin, le dernier groupe s’intéresse aux rapports avec les collectivités, avec l’idée qu’il faudrait rendre les collectivités, sinon les États, partenaires des communs.
Ces 4 groupes proposent donc différents axes de travail, dont certains – les plus concrets – peuvent démarrer immédiatement, alors que les autres démarreront sûrement dans un second temps.
Pour construire cette démarche, le groupe se dote d’un rendez vous mensuel, tous les premiers samedi de chaque mois, de 10h à 12h.
Ce rendez-vous est destiné, d’une part, à initier les nouveaux arrivants, à s’informer et se mettre à jour. En effet, c’est grâce à la multiplication de petites actions que les idées du groupe pourront essaimer. D’autre part, il s’agit de mettre en relation toutes les organisations qui commencent à vouloir fonctionner de cette façon pour faire naître des projets un peu plus structurés.
Il nous semble intéressant de nommer cette démarche Fabrique des communs parce que c’est effectivement une intention. Si nous n’avons pas toute l’architecture et toutes les recettes pour montrer des résultats aujourd’hui, nous pensons que c’est la bonne démarche, et nous espérons que ce nom ne sera pas usurpé.
Chambre des communs
Extrait d’entretien avec Maïa Dereva enregistré le 6 décembre 2017 à Lyon, France.
La Chambre des communs est une notion proposée par Michel Bauwens, en lien avec l’Assemblée des communs.
L’Assemblée des communs s’occupe de relier les communs et de les faire collaborer. La Chambre des communs s’occupe plus spécifiquement des aspects économiques et du lien avec le marché.
L’Assemblée des communs est plus en lien avec l’institution, alors que la Chambre des communs est en lien avec le marché.
Comment vivre des communs ? Comment relier des projets ensemble ? Tout reste à construire.
À Lille, la Chambre des communs est en phase d’expérimentation, et moins mature aujourd’hui que l’Assemblée des communs, même si nous avons déjà beaucoup travaillé la question. Aujourd’hui, la Chambre des communs n’existe pas en tant que telle, mais nous avons posé des jalons. Une association a été créée. Un autre, pré-existante, sert pour le moment de base pour les échanges financiers. Il y a également une coopérative d’activité et d’emploi qui fait aussi partie du dispositif.
La Chambre des communs doit permettre de donner une identité à cet ensemble de briques dédiées aux aspects économiques et aux liens entre les communs et le marché.
Assemblée européenne des communs
Histoire de l’Assemblée européenne des communs racontée par Gaelle Krikorian pour la journée de travail sur les assemblées des communs à Paris le 23 septembre 2016.
Source : Remix The Commons